“On se réveille pas un matin en voulant mourir sans raison” témoignage de Maï
- Maï
- 8 juin 2021
- 13 min de lecture

ATTENTION : Certains passages peuvent heurter la sensibilité d'un public pas averti.
La solitude mène au suicide, tôt ou tard.
Je m'appelle Maï et aujourd'hui je vais vous parler de mon expérience avec l’idée du suicide et la dépression.
Aussi loin que je me souvienne, mon mal-être remonte assez loin dans le temps.
Adoptée à l'âge de 2 ans environ, le quotidien familial a toujours été très anxiogène et toxique.
Je vais survoler le sujet de l'adoption mais si vous voulez en savoir plus largement sur mon histoire en temps qu'enfant adoptée, n'hésitez pas à consulter ce lien.
À l'âge de 8/9 ans j'étais déjà en grande détresse.
À cette période-là, je n'étais pas (encore) sujette aux idées suicidaires et à l’automutilation mais j'étais en pleine souffrance et cela se traduisait par des pleurs, des cauchemars, des pipi au lit tardifs, des colères et un repli sur soi.
Je n'ai pas vraiment été aidée pour ça.
Le fait que cette détresse venait principalement de ma famille adoptive n'a pas effleuré l'esprit des psychologues pour enfants qui me voyaient régulièrement.
On a jamais mit un doigt sur ma souffrance alors je l'ai enfouie et j'ai grandi avec.
La conséquence a été qu'à l'âge de 11/12 ans, j'ai commencé à m’automutiler les bras.
À ce moment-là, je n'avais pas vraiment l'idée de « mourir » mais surtout d'envoyer un appel à l'aide.
Comme la principale source de mon mal être venait de ma famille adoptive, je voulais que mes parents adoptifs tombent sur mes cicatrices.
J'étais en grande détresse mais personne ne le prenait comme ça.
J'ai souvent été perçue comme une « malade mentale » au sens propre dans cette famille.
On me disait que « j'avais un grain », que j'étais folle.
Je coulais souvent sous les moqueries alors la seule chose qu'ils ont fait, c'est de m'envoyer de nouveau voir une psychologue.
Toujours sans succès.
J'ai tenté de lancer des appels au secours mais en vain.
J'ai même appelé le 119 au secours, mais toujours en vain.
Ils ont cru ma famille adoptive.
Alors un jour, après un énième conflit avec ma mère adoptive, j'ai tenté de mettre fin à mes jours en me défenestrant.
Ma mère adoptive ne me prenant pas au sérieux, elle m'a poussé sans vraiment réaliser ce qu'elle faisait.
Prise de peur, j'ai tenté de me rattraper comme j'ai pu mais mon doigt de pied étant resté coincé dans un crochet, les pompiers ont dû venir me chercher.
Ils m'ont fait mentir afin de ne pas dire la vérité aux services sociaux et c'est ce que j'ai fait : j'ai menti.
À la psychologue, je lui mentais.
Je ne trouvais aucune source de confiance et je m'enfonçais un peu plus chaque jour dans la solitude.
Pour pallier la solitude, je dessinais beaucoup, j'écrivais (notamment dans un journal intime) et je m’inventais un monde : un monde meilleur.
J'étais souvent mise de côté, insultée, critiquée, détestée, frappée, intimidée, humiliée ou encore mal-aimée par ma mère adoptive ainsi que par certains membres de ma famille adoptive alors ça m'a plongé un peu plus chaque jour dans la solitude.
Comment vouloir se mélanger quand on n'est pas en confiance ?
Évidemment, cela avait des répercussions sur mes relations sociales à l'extérieur.
Alors je parlais de plus en plus de la mort. Je menaçais même mon entourage de me suicider.
C'était vraiment insoutenable la vie de famille notamment être témoin de conflits familiaux ou violences conjugales, avoir aucune liberté et subir des violences psychologiques.
Je pense que l'adolescence était l'une des pires périodes de mon existence.
Ce que mes parents (adoptifs) ont fait, c'est simplement fermer la boîte à pharmacie à clef mais sans plus.
J'allais, de mon côté, uniquement de temps en temps me confier à l'infirmière de mon collège mais sans plus.
Je ne parlais pas de mon mal-être à mes copines de classe.
À ce moment-là j'étais très évasive sur ce que je vivais et ressentais.
Au contraire même, au collège j'agissais comme un clown de service qui cherchait à amuser la galerie et personne ne savait vraiment ce que je vivais.
Pour compenser le manque d'une famille et notamment d'une mère, j'ai cherché à avoir des amis.
Beaucoup d'amis.
Mais je me suis brûlé les ailes car quand j'ai perdu beaucoup d'amis en dernière année de collège, ma vie s'est écroulée.
Moi qui avais toujours eu beaucoup d'amis ou plutôt moi qui pensais avoir toujours eu beaucoup d'amis, je me retrouvais seule aussi à l'extérieur de ma maison.
J'ai connu les moqueries de mes camarades parce que j'étais seule notamment au réfectoire.
Même certains de mes professeurs étaient durs envers moi et m’excluaient.
Comme un problème ne vient jamais seule, j'ai perdu ma grand-mère dans la même période.
J'ai recommencé à me scarifier les bras et les veines, à penser à la mort, à pleurer dans les toilettes de mon collège.
J'étais totalement seule.
Une de mes cousines avec qui j'étais plutôt proche, n'avait plus le droit de m'adresser la parole alors je vous laisse imaginer la détresse et la solitude dans laquelle j'étais.
Je n'ai pas été diagnostiquée dépressive en soit ni je n'ai reçu une quelconque aide extérieure alors la seule façon pour moi de remonter la pente c'était en recommençant tout à zéro.
J'ai été transféré dans un lycée loin de mon ancien collège et j'ai essayé de me reconstruire.
J'ai essayé de me refaire de nouveaux amis, toujours dans le but de compenser le manque d'une famille aimante mais de nouveau quelques mois plus tard, j'ai connu l'exclusion et les pleurs dans les toilettes puis de nouveau les idées noires.
J'ai réussi à me trouver une place dans ma classe uniquement en deuxième année de lycée mais je n'étais certainement pas la plus appréciée, au contraire même.
J'ai décidé d'arrêter les lycée à la fin de l'année.
Je pensais tout simplement que je n'étais pas adaptée à la société.
Même durant les stages, j'étais exclue et c'était toujours la même chanson.
Chez moi ou au bout du monde, personne ne voulait de moi.
Alors j'ai suivi des cours par correspondance.
À l'âge de 15 ans, je me suis tournée vers la spiritualité et ça m'a beaucoup aidé à trouver la paix.
J'ai réussi à ne plus penser de manière abusive à mettre fin à mes jours et j'ai arrêté les scarifications...enfin pendant 2 ans environ.
Après les relations amicales toxiques, les relations amoureuses toxiques.
J'ai été engagée dans une relation avec quelqu'un qui ne me correspondait pas mais dont je me suis rendue compte malheureusement que des mois après.
Ça n'a fait qu’accentuer mon mal être et ma fragilité.
J'avais l'impression d'être un aimant à relations humaines toxiques.
Dans cette relation, j'avais le sentiment de retrouver pratiquement tout ce que ce j'avais toujours vu dans la relation couple de mes parents (adoptifs) : conflits incessant, relation anxiogène, emprise et même moi j'ai eu l'impression de reproduire la façon dont ma mère (adoptive) se comportait avec mon père (adoptif) et je ne voulais pas ça.
J'ai réussi à m'en séparer au bout d'un an mais ce fût pas sans séquelles.
À la suite de cette relation, j'ai fait le constat.
Famille ?
Amis ?
Amour ?
Qu'est ce que j'avais ?
Qu'est ce qui me restait ?
C'est suite à cela qu'à l'aube de mes 18 ans je suis tombée dans une dépression sévère.
Dans une spirale que je n'avais jamais connu auparavant, dans une solitude que je n'avais jamais goûté auparavant.
Je ne me suis même pas reconnu.
Évidemment que je n'ai pas reçu de soutien ni d'aide dans cette période.
À force de l'évoquer j'ai moi-même l'impression d'en faire trop et même si je pourrais donner l'impression que j'exagère, c'est la vérité.
J'étais vraiment seule.
Des anciennes amies de lycée m'ont vu tomber en dépression.
J'étais une Maï différente de d'habitude, faut dire.
Alors face à l'impuissance, face au manque d'amour réciproque… j'ai de nouveau perdu beaucoup d'amis.
Certaines m'ont supprimé, bloqué, ignoré, blâmé : « Allez sors de chez toi ! Il y’a pire que toi ! La dépression c'est la maladie du diable. Comment est-ce qu'on peut ne pas être capable de manger. Force-toi! »
Il y avait aussi celles qui m'ont blâmer de ne pas leur répondre le lendemain de ma tentative de suicide, pour dire.
Et puis il y'avait moi.
Qui devenait de plus en plus repliée sur moi, seule et surtout suicidaire.
Quelle autre option en dehors de la mort ?
Thérapies ? Fait.
Médicaments ? Fait.
Travail sur soi ? Fait.
Mais plus le temps passait et moins je remontais la pente.
Voici tout simplement les conséquences d'une enfance dans la toxicité : Dépression et tentatives de suicide.
J'ai tenté de mettre fin à mes jours en avril 2018 et je pense qu'encore une fois, j'étais bien trop lâche pour passer vraiment à l'acte.
J'ai simplement tendu une perche afin que quelqu'un se tourne vers moi.
Encore à cette période là je n'étais pas vraiment encore dans l'optique de mourir mais d'arrêter la souffrance.
J'ai été diagnostiqué officiellement dépressive avec traitements antidépresseurs et anxiolytiques et j'ai commencé à m'ouvrir de plus en plus sur la réalité de ce que je vivais et pourquoi et à cause de qui j'étais dans cet état :
Mes parents (adoptifs)!
Nous avons vu ensemble plusieurs professionnels de la santé mais cela n'a JAMAIS été concluant !
Les choses auraient pu changer si ils étaient prêts à coopérer mais en vain.
Dans ma famille adoptive, personne n'était de mon côté et personne ne l'est toujours d'ailleurs.
Ils ont préféré se mettre du côté de mes parents adoptifs parce qu'ils avaient de bons rapports avec eux et puis qui aurait envie de me défendre après tout ?
La plupart d'entre eux ne m’appréciaient et ne m’apprecie toujours pas.
Et puis après 3 hospitalisations en moins de 3 ans, j'étais un peu perçue comme « la folle ».
Quand je parlais d'insomnies : « Bah t'as qu'à prendre tes médicaments » qu'ils me répondaient.
Comme si c'était l'ultime solution.
Ils ont toujours minimiser mon mal-être jusqu'à me rendre responsable.
Même quand je disais la vérité, ils ne m'ont pas cru.
Alors aujourd'hui j'ai constamment l'impression d'être une menteuse. Aujourd'hui encore, maintenant adulte, j'ai l'impression que personne ne pourra jamais me croire, jamais m'entendre et jamais me défendre.
Les années qui sont passées m'ont encore plus plongée dans la solitude.
L'anxiété et la dépression ne faisaient que s'accentuer un peu plus avec le temps.
Chaque année passant, j'ai imaginé toutes les façons possibles et imaginables de m’ôter la vie : me jeter sous une voiture, me pendre, m'empoisonner, utiliser des substances afin de me causer une overdose, me laisser mourir de faim, me tailler les veines jusqu'à ce que je me vide de mon sang….
Que d'horribles pensées plus morbides les unes que les autres...mais c'est la réalité.
Je n'avais aucun plaisir à vivre et je vivais en permanence avec l'espoir de mourir prochainement.
Arrivée à une certaine période de ma vie, l'idée de la mort n'était plus d'envoyer un appel à l'aide mais de bel et bien mourir.
« À quoi bon ? que je pensais. Toutes mes relations sociales sont un fiasco. La vie n'est tout simplement pas faite pour moi. »
J'ai programmé ma mort à tellement de reprises qu'il serait impossible de les compter.
À un moment où l'idée de partir était si grande, que je dormais avec “mon arme de suicide” et j'attendais chaque jour et chaque nuit, d'en être capable.
Un mois de décembre entier j'ai passé une semaine à essayer de me suicider.
J'allais acheter « le matos », je mettais des comptes à rebours et les jour J, je rangeais soigneusement ma chambre, je laissais des lettres dans un coin visible.
Pour pousser encore plus loin le côté morbide, je prenais une douche et je mettais des vêtements propres.
Je mangeais une dernière fois mon plat préféré, j’embrassais mes chats, je priais afin de demander à Dieu de me pardonner et j'allais me coucher en attendant que tout le monde dorme.
Une fois que tout le monde dormait à poing fermé, je m’enfermais dans la salle de bain ou dans ma chambre, je calfeutrais la porte à 3/4h du mât et je prenais « l'arme du crime ».
Évidemment en pleurant, parce qu'on ne souhaite pas se suicider par guetter de coeur.
Je tentais de le faire en espérant ne pas souffrir trop longtemps et surtout ne pas me retrouver en enfer après avoir fermé les yeux.
Un jour, j'ai soufflé sur le feu qui se consumait devant moi et je suis tombé au sol : « Je n'y arrive pas. »
La crainte m'a arrêté instantanément.
J'étais trop lâche...
Mon âme de croyante m'empêche de sauter le pas.
Je me retrouvais dans un tunnel noir, froid, dans l'incertitude de ce que j'allais devenir.
Et cette crainte était plus forte que la souffrance que me procurait la vie.
Je me disais simplement :
« Demain. Demain c'est le dernier jour de ma vie. »
Et ce cercle vicieux se reproduit pendant des mois.
J'en suis encore à me demander : « vais-je…. réussir un jour ? »
Assez d'attendre la mort, sans vivre.
Ce n'est pas la vie, de vivre dans l'optique de mourir le plus vite possible.
Oui, je suis dépressive.
Non car ce n'est pas une sorte de folie, ça s'appelle bel et bien la dépression, ça s'appelle les angoisses, ça s'appelle les insomnies, les cauchemars, les sursauts, ça s'appelle les traumatismes…. Ça s'appelle la solitude.
On ne vit pas aussi seule sans penser à la mort un jour.
On vit ou du moins on survit mais on n'avance pas, on se projette pas.
À un moment, on ne veut même pas s'en sortir ni trouver des solutions.
La première personne à nous faire du mal finalement, c'est nous-même. Les autres ont creusé la tombe et on s'enterre vivant.
On choisit des dates butoirs chaque mois et on attend de trouver « la force » de se tuer soi-même si la vie ne le fait pas d'elle même.
Quelle horreur, oui.
J'en arrive à avoir de la peine pour moi-même.
Je me dis parfois que je ne mérite pas ça.
Ce n'est pas la déprime elle-même qui me rend si suicidaire, même si elle n'aide pas.
C'est plutôt les angoisses et tout ce que cela engendre (ruminations, insomnies, pertes d'appétit ou maux physiques).
Évidemment, l'environnement est un facteur important.
J'ai grandi dans un environnement anxiogène et toxique avec parfois voir souvent de la violence (surtout psychologique) et ces souvenirs me procurent encore des cauchemars...
À tel point que j'aimerais « mourir » pour les oublier.
J'ai entendu le mot “stress post-traumatique” il y'a seulement 4 jours au moment où j'écris ce récit de la part de ma psychiatre après toutes ces années.
Mais ce terme ne fait pas prendre conscience aux gens autour de moi combien je souffre.
C’est une des raisons pour laquelle je demande sans cesse de cesser de fantasmer l'adoption en pensant qu'elle est faite que de bonheur et tendresse infinie.
Je n'ai pas à accepter les souffrances uniquement parce que je viens d'un pays pauvre.
Je suis un être humain et ma vie d'enfant comptait.
Oui j'ai aussi eu de beaux moments et parfois je me dis même que j'ai eu de la chance par rapport à d'autres, mais je ne peux pas nier ce qui se passe au fond de moi-même.
Je n'ai jamais voulu faire du mal à qui que ce soit.
Je dois dire que dans ma dépression, j'ai accompli quand même beaucoup d'exploits mais c'est difficile d'en guérir « définitivement ».
Finalement, on finit par vivre avec.
Parfois elle nous surpasse, parfois on la surpasse et ainsi de suite.
On est parfois dans un tel cercle vicieux qu’on ne veut nous même plus s'en sortir.
Parce que “à quoi bon après tout ?”
Depuis tant d'années que je vis tout ça, si les choses devaient être meilleures, cela aurait été le cas depuis bien longtemps. Non ?
Je n'ai jamais reçu de : « Pardon ! » ou « Je te crois ! ».
Je n'aurais jamais justice au final alors j'aurais toujours mal. À vie.
Inutile de me sortir les plus belles phrases telles que « demain est un autre jour » ou « c'est possible de s'en sortir ».
Je sais, nous savons tous qu'il est possible de s'en sortir.
On a juste pas la patience.
Comme je disais, mes premières idées suicidaires remontent à mes 12 ans.
Autant vous dire que j'ai plus imaginer ma mort au cours de ma vie, que je me suis projetée dans la vie elle-même.
J'ai souffert mais je n'ai jamais été entendue pour la simple et bonne raison que je suis adoptée.
J'ai voulu désespérément être aimée mais j'ai accumulé les relations toxiques et oui moi aussi j'ai fait des erreurs parfois.
Aujourd'hui je suis persuadée que je vais mettre fin à mes jours un jour.
Vivre avec cette étiquette de « mauvaise personne » dans ta famille (entre guillemets), c'est insupportable.
Vivre avec les souvenirs et surtout vivre avec la solitude, c'est insupportable aussi.
Je pense ne pas être faite pour cette vie, je suis trop sensible, trop détruite pour passer ma vie à me reconstruire.
D'un autre côté je vous écris tout cela mais il y'a aussi une autre facette de ma perception de la vie.
Avant ma tentative de suicide en 2018, la dépression me dévorait et je me laissais mourir.
Après ma tentative de suicide, j'ai décidé de me battre.
Mais j'arrive même à penser aujourd'hui que malgré tout : j'ai bien fait.
J'ai bien fait de continuer de vivre à ce moment-là.
J'ai été très surprise par le destin notamment en retrouvant ma famille biologique et je pense que c'est pour cette raison que j'ai aujourd'hui la curiosité de vivre tout en voulant mourir constamment.
Je n'y crois pas mais j'ai l'impression que je pourrais être surprise.
La dépression m'a pris bien des choses, beaucoup de choses.
Ma vie a changé à cause d'elle mais j'ai aussi gagné d'autres choses.
C'est sûrement pour ça, que je suis encore là aujourd'hui.
Je me suis découvert une force et une envie de m'aimer que je n'aurais peut-être pas eu (trouvé) sans ce combat, qui sait.
C'est dur. Évidemment que c'est dur.
Cette maladie sera toujours à mes côtés.
Mais je pense qu'aujourd'hui une des raisons qui me fait tenir bon en dehors de la lâcheté, c'est que je ne veux pas gâcher mon travail.
Après tout le chemin parcouru, comment vouloir abandonner en si bon chemin, quel gâchis !
Parfois, je veux me voir aux premiers rangs à voir le “futur moi” triompher et me dire que je suis enfin débarrassé de ce calvaire. Parfois, je veux briller et être fière de moi. Parce que je me dis que je le mérite.
Si le moi de 2021 pouvait dire au moi de 2018 : “Accroche-toi parce que je te jure que tu ne vas pas le regretter”.
Croyez-vous que je l'aurais cru ?
Absolument pas.
Quand on vit le moment présent, ça fait mal un point c'est tout.
Mais parfois, je le reconnais, ça vaut le coup.
Ça vaut le coup de se donner la peine d'y croire et de tout faire pour que la vie change.
C'est long, bon sang.
Mais ça vaut le coup.
On est pas tous prêt à patienter aussi longtemps donc je sais que c'est la raison pour laquelle certains ne sont plus là mais je pense je veux passer le message que ce n'est pas impossible non plus.
Ce serait mentir.
Oui, c'est possible.
La vie peut changer.
Le suicide n'est pas la seule solution et option pour arrêter de souffrir même si c'est la plus radicale et je le sais.
Je sais aussi qu'il ne s'agit que d'un temps, un temps de patience et un jour comme tout le monde, on ira reposer pour l'éternité.
Est-ce que les gens mesure l'ampleur de ce que c'est vivre avec l'envie de mourir au quotidien ?
La dépression est encore sujette à beaucoup d'idées reçues et ça ne changera probablement jamais, même avec de la prévention.
Personne se réveille un matin avec l'idée de mourir, avec l'envie de se faire souffrir sans raison.
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